Par Gilles BAUDIN.

Créer et exploiter un day spa est une aventure formidable. Votre expérience et votre anticipation vous permettront d’allier rentabilité et qualité de prestation. Soyez précis et minutieux afin d’éviter les écueils.

10 RÈGLES D’OR

1. Réalisez une étude de marché

Votre projet en tête, deux éléments sont essentiels pour le peaufiner dans les moindres détails. Il s’agit de l’étude de marché et du business plan, à faire réaliser par des professionnels aguerris, externes et totalement neutres qui vous donneront un avis et des conseils objectifs, établiront une étude spécifique et personnalisée. Incontournable, cette phase vous permettra de poser les bases et les limites d’un spa rentable, efficace et optimisé. Vous pourrez alors décider de mettre en place un Jacuzzi, un hammam, une piscine… en parfaite connaissance des coûts de maintenance et d’entretien, et créer votre propre univers en adéquation avec la personnalité que vous désirez donner aux lieux, et la rentabilité potentielle.

2. Tenez compte de la technique, de l’ergonomie et de la surface

Tenez compte de la surface disponible, de la technique et de l’ergonomie des lieux.
Côté ergonomie, rentabilisez l’espace en évitant les places perdues non productives telles que trop de couloirs entraînant une dépense foncière inutile et des pertes de temps dans le déplacement du personnel.
Côté surface, déterminez votre ratio surface/chiffre d’affaires optimal avant de chercher votre local afin qu’il soit à la juste taille. Déterminez au mieux le nombre de cabines souhaité en fonction de leur utilisation (polyvalente, massage uniquement, cabine de bain, ou d’hydrojet) et de leur occupation potentielle. Sachez que les massages représentent 65 à 80 % des demandes de soins. Étudiez de près le dimensionnement des espaces sauna, hammam (un hammam de qualité coûtera en moyenne entre 3 000 et 7 000 € HT le m2). Les enjeux sont très importants. Avoir une bonne complémentarité entre espaces productifs directs (cabines de soins, boutiques) et indirects (hammam, sauna, accueil, lounge…) est un facteur clef de rentabilité.
La technique est aussi fondamentale. L’eau étant un des éléments moteurs de l’attractivité de votre spa, sa qualité, sa maintenance, les contrôles sanitaires associés, l’énergie pour la maintenir à température, devront être minutieusement étudiés et le coût associé précisément calculé. Une piscine propre, un hammam, un Jacuzzi ou un sauna qui fonctionnent à bonne température, tous ces détails font la différence.

3. Pensez aux moindres détails : conception, organisation, personnel, informatique, nettoyage

Rigueur, professionnalisme et anticipation des moindres détails : ces quelques mots doivent vous rester en tête tout au long de votre projet, de l’idée à l’ouverture du spa et dans le quotidien des années d’exploitation. Il vous faut une organisation irréprochable.
Côté personnel (accueil/esthéticiennes), votre mission sera de recruter les meilleurs collaborateurs, les plus polyvalents et les plus complémentaires possibles afin de constituer une équipe qui soit plus un collectif qu’une addition d’individualités maîtrisant parfaitement la technique des soins. La polyvalence permet de mieux maîtriser son ratio personnel. Il n’y a rien de plus dommageable et frustrant que de refuser un soin alors que le personnel est présent mais ne sait pas faire le soin demandé par le client.
Côté informatique, ne négligez pas le logiciel spa. Il peut vous faire gagner jusqu’à 20 % de capacité s’il est bien paramétré. Il nécessite jusqu’à trois jours de formation pour commencer à savoir s’en servir et entre six mois et un an pour le maîtriser véritablement !
Côté organisation, rédigez un book des tâches administratives et fonctionnelles (réservations, facturation, accueil téléphonique, présentation…) très précis et mettez-le à jour régulièrement, pour que chaque salarié puisse s’y référer régulièrement.
À tous les niveaux, chaque détail compte : de la conceptualisation à la construction à la formation du personnel, et à la prise en main de l’informatique jusqu’au nettoyage des locaux. Tous les besoins en interne doivent être déterminés dans cette phase, trois à six mois en amont de l’ouverture.

Ne mégotez pas sur le recrutement

4. Recrutez une spa manager expérimentée disponible et polyvalente

La spa manager représente la clef de voûte de votre spa. Elle doit avoir un réel savoir-faire dans le secteur spa (une expérience de cinq à six ans dans deux à trois spas aux configurations différentes afin de pouvoir s’adapter aux propriétés spécifiques de votre propre établissement est idéale), être polyvalente, savoir intervenir à tous les niveaux. Présente sur quasiment tous les fronts, une bonne spa manager est le moteur de l’établissement, elle doit savoir prendre des initiatives, être force de proposition pour améliorer le fonctionnement de votre spa, répondre aux exigences techniques et informatiques du moment, prospecter la clientèle, gérer le spa, encadrer le personnel ou veiller au respect des procédures… Gardez néanmoins le contrôle de votre établissement, soyez présent pour chaque décision pour toujours plus d’efficacité et l’assurance d’une continuité de fonctionnement en cas de turnover.

5. Répétez avant le grand jour

J-1 avant le grand jour de l’ouverture, pensez à répéter. Cette phase doit être minutieusement préparée, comme au théâtre. Tout doit être prêt dans les moindres détails pour optimiser au mieux le démarrage. Le succès et la pérennité de votre spa en dépendent. Prenez au sérieux ces répétitions avec vos équipes ainsi que la mise en place commerciale et publicitaire associée. Réservez en pré-ouverture et en première année entre 10 et 15 % de votre budget annuel pour les actions commerciales et publicitaires.

Rigueur, professionnalisme et anticipation des moindres détails sont les mots clés