Par Michèle de LATTRE.

Dr Olivier Dubois

Dr Olivier Dubois

Nous avons eu la chance de rencontrer le Dr Olivier Dubois, médecin psychiatre, Président du Directoire des Thermes de Saujon, qui dirige de main de maître cet établissement situé dans la première station thermale européenne des troubles anxieux. C’est la seule station orientée exclusivement vers le thermalisme psychosomatique.

Le Dr Olivier Dubois apporte toutes ses compétences pour diriger non seulement les thermes, mais également deux cliniques psychiatriques et aussi le Spa Philae, qu’il estime désormais incontournable pour amplifier les bienfaits des soins thermaux.

TROUBLES PSYCHIQUES ET CURE THERMALE

Les troubles psychiques, aussi pénibles soient-ils, n’ont pas la gravité des maladies psychiatriques et ne nécessitent pas, pour la plupart, une hospitalisation. Pour autant, par leur installation dans la durée, ils nécessitent davantage qu’une simple médication.

Pour sortir de cette spirale négative faite de découragement, il est souhaitable de sortir de son stress quotidien. L’extraction du milieu de vie dans un contexte protecteur, médicalisé comme l’est la cure est une méthode efficace. Chacun a expérimenté l’action de l’hydrothérapie pour dissoudre son anxiété ou induire le sommeil et accéder au lâcher-prise. Qui doute encore du pouvoir de l’eau et de sa capacité à transmettre douceur, maternité et rêverie ?

Les indications thérapeutiques soignées à Saujon

– Trouble anxieux (anxiété),
– sevrage anxiolytique et hypnotique (somnifères),
– troubles du sommeil (insomnie),
– tout état de stress secondaire à des situations conflictuelles prolongées (professionnelles, familiales,…),
– état de fatigue prolongé,
– fibromyalgie,
– trouble dépressif modéré et réactionnel à un stress prolongé,
– stress prolongé, burn-out,
– etc.
Les résultats obtenus grâce à la cure méritent que l’on vous en parle, chiffres à l’appui.

L’EFFICACITÉ DE LA CURE

Efficacité sur les troubles anxieux

La cure est plus efficace que les médicaments ! Elle démontre deux choses essentielles :
– elle agit spécifiquement sur l’anxiété pathologique,
– son action est durable et reste significative à six mois.
Le thermalisme à orientation psychosomatique est particulièrement indiqué pour les patients présentant un trouble anxieux.

Efficacité sur le sevrage des anxiolytiques

Après la cure, 41 % des patients ont arrêté totalement la prise d’anxiolytiques et d’hypnotiques et 39 % les ont diminués d’au moins 50 %.

Efficacité sur le lâcher-prise

Il existe un bien statistique entre l’accès à un niveau de lâcher-prise optimal, défini comme un effet de détente maximal, et le niveau d’amélioration clinique (sur l’anxiété et la dépression) à quatre mois.
La cure a pour but de viser une reconnexion corps esprit par l’intermédiaire de thérapies corporelles qui permettent au patient de se désencombrer de ses soucis quotidiens, de se recentrer sur lui-même et de lâcher-prise. La cure thermale est le meilleur moyen de lâcher-prise.

Efficacité sur le burn-out

Le burn-out est une expérience extrêmement violente vécue par des gens normaux.
Une étude a permis de constater une amélioration globale significative après la cure : réduction de l’anxiété pathologique et de la démotivation au travail, fatigue permanente, difficultés d’endormissement et réveils nocturnes.
La cure confirme l’intérêt de la prise en charge corporelle non médicamenteuse pour traiter ces états de souffrance.

Efficacité sur la dépression réactionnelle

Trois études ont fourni des éléments de preuve de l’efficacité de la cure thermale dans les dépressions réactionnelles à des événements de vie ou à un état d’épuisement prolongé.
Au total, l’effet de la cure sur les symptômes dépressifs est de 36 % supérieur à celui de l’anti-dépresseur au bout de deux mois.

Efficacité sur la fibromyalgie

Une vingtaine d’essais cliniques réalisés chez des fibromyalgiques apportent la preuve de l’efficacité de l’hydrothérapie sur :
– la douleur,
– l’enraidissement articulaire,
– les symptômes psychologiques très fréquemment associés à cette pathologie (anxiété, dépression, fatigue chronique, troubles du sommeil, etc).
53 % des fibromyalgiques ont constaté une réduction de leur douleur chronique dès la fin de la cure.

En résumé, la cure thermale permet de redonner de l’espoir de réconforter psychologiquement, d’aider le patient. C’est un moyen exceptionnel, rien ne propose de choses aussi fines. Après une cure thermale, l’anxiété a diminué de 75 %, la douleur de 66 %, l’asthénie de 50 % !

LE SPA POUR COMPLÉTER LA CURE THERMALE

Au rez-de-chaussée de l’établissement thermal, se trouvent les thermes, un bel espace tout en blanc avec près de 40 cabines (bains, douches sous affusion, douches à jet, douche colonne) et une belle piscine d’eau thermale.
Au premier étage, l’ambiance est différente, plus chaude avec du parquet blond partout. C’est le Spa Philae pour le bien-être avec ses :
– piscine multi jets (hydrojets et cols-de-cygne),
– sauna,
– grand hammam de 27m2,
– Jacuzzi intérieur/extérieur/panoramique,
– cabines de soins,
– douches sensorielles,
– solarium,
– fontaines à glace pilée,
– espace d’activités aquatiques,
– salles de repos.

Quelques chiffres

40 employés.
C.A. : 4,5 millions.
14 médecins, dont 11 psychiatres exercent sur place.
24 % de patients guéris après la cure.
83 % de patient améliorés après la cure.
Depuis 160 ans, les Thermes de Saujon sont gérés par la famille Dubois.
25 % des gens font une dépression dans leur vie.

Le Spa Philae est fréquenté par 30 à 40 % des clients des Thermes ! Ils apprécient infiniment de poursuivre leur cure avec d’excellents soins détente dans une ambiance de douceur pour retrouver la sérénité. Ces instants de plaisir et de tranquillité permettent de lâcher prise, de récupérer énergie et vitalité, et de retrouver bien-être et joie de vivre.

Focus sur le thermalisme psychosomatique

Les nouveaux soins du Spa Philae

De nouveaux soins, des pauses détente et des séjours spécifiques sont régulièrement créés pour répondre à tous les besoins des curistes et des clients extérieurs.
Ainsi, le Séjour Lâcher Prise a rejoint le menu de soin. C’est une véritable pause réparatrice et préventive.
Tous les soins à l’eau thermale se mêlent aux soins du monde pour une harmonisation profonde du corps et de l’esprit. La cure thermale peut ainsi être complétée avec un séjour détente de 3 à 5 jours. À travers tous ses soins, le Spa Philae a cherché à créer le lien qui va se répercuter sur le moral de ses curistes et clients et ainsi créer une boucle vertueuse.
Riche de son expérience et de son expertise, la marque Comfort Zone accompagne les soins spécifiques en cabine. Les objectifs sont d’évacuer le stress, réduire les troubles du sommeil et les tensions musculaires accumulées au quotidien, par des techniques multisensorielles.
Le Soin Quiétude a été conçu pour se déconnecter lentement du monde extérieur. Ce soin commence en créant un vide intérieur par une exfoliation douce et délassante du corps mais aussi du visage. La relaxation se poursuit par un massage de la nuque, des trapèzes et des mains. Puis, le soin se conclut par de doux étirements thaïs du corps et un modelage apaisant du cuir chevelu.
Des soins issus des traditions lointaines et des voyages : Inde, Japon, Indonésie, Afrique, sont également proposés à la demande.

Personnalisation et formation aux Thermes de Saujon, par le Dr Olivier Dubois

Le centre thermal de Saujon a plusieurs spécificités. Créé il y a 160 ans, il est spécialisé en psychiatrie, et aussi en hydrothérapie et en balnéothérapie.
Aujourd’hui, c’est le seul centre en Europe peut-être au monde d’ailleurs, qui soit totalement spécialisé dans ce domaine des troubles anxieux, du burn-out, des troubles du sommeil ou de sevrage de médicaments anxiolytiques.
Nous mettons toute notre énergie et toute notre compétence dans ce domaine. Presque tous les médecins sont psychiatres, il y a onze psychiatres à la station thermale. Nous avons donc une compétence exceptionnelle et tout notre personnel est formé en interne. Notre niveau d’exigence particulièrement élevé fait notre différence.

L’AUGMENTATION DU BURN-OUT

Nous accueillons de plus en plus de patients victimes de burn-out. Près de 24 % des patients disent qu’ils sont en burn-out et que c’est la raison pour laquelle ils font une cure.
En ce qui concerne le mot burn-out, il ne s’agit pas de diagnostics médicaux, mais plutôt de ressentis des patients. Je crois qu’aujourd’hui le mot burn-out s’est un peu vulgarisé et finalement il est plus large que le burn-out traditionnel qui est lié à une situation professionnelle difficile. Il s’agit aussi de gens épuisés parce que ce sont des aidants familiaux : la femme de 45 ans qui est divorcée, qui travaille, et a la charge de ses enfants, des gens qui sont dans un système d’épuisement depuis longtemps et qui, à un moment, ont besoin de s’arrêter. Ils attribuent ça à un burn-out.

L’ÉVOLUTION DE LA DEMANDE DEPUIS LE COVID

Nous avons plus de demandes de cures de manière générale. Les gens ont une pression forte. Ce n’est pas forcément des gens qui disent «Le Covid m’a rendu malade», mais nous constatons qu’ils sont plus malades, ils ont des fragilités plus grandes, des angoisses et des phobies. Ils ont beaucoup plus de mal à sortir de chez eux, ils sont plus pessimistes depuis quelques mois.

L’ÉCOLE DU STRESS

L’École du Stress a été créée en 2012, à la suite d’une première étude pour démontrer que la cure thermale était très efficace pour traiter l’anxiété. Je pensais qu’elle était efficace, mais en réalité, elle était très efficace ! Je me suis alors dit que puisque l’on pouvait traiter l’anxiété chez nous, nous pourrions permettre à ces anxieux, moins anxieux pendant la cure, de réduire leur consommation médicamenteuse.
Nous avons créé un programme spécifique et nous avons évalué 41 % de nos patients qui, pendant 6 mois, ont cessé de prendre leurs médicaments. Ces patients étaient en moyenne des consommateurs de médicaments depuis 3 ans. Nous avons alors coordonné une structure avec des programmes de soins en groupes, des intervenants psychologues ou médecins, afin de permettre aux patients d’avoir des éléments de compréhension pour arrêter leur consommation de médicaments. Pourquoi l’arrêter ? Ce programme de prise en charge et d’accompagnement médical nous a obligés à créer un système d’accompagnement des patients. Nous avons ensuite décidé d’appliquer ce programme à toutes les pathologies anxieuses, sommeil de mauvaise qualité, burn-out, épuisement… Il s’agit de dire à tous ces patients : «Nous allons vous aider à comprendre et à traiter vos problèmes de santé».

Nous organisons des conférences et des groupes de parole. Au cours de ces ateliers, nous choisissons des thèmes qui sont vraiment visés et nous apprenons aux patients des techniques de relaxation, de gestion des pensées. Parfois, ils ont des pensées qui s’automatisent «Je ne vais pas m’en sortir, j’ai des douleurs qui sont là et vont rester, j’ai déjà eu mal et ça va recommencer comme avant…». Donc, nous leur expliquons comment ces pensées viennent, pourquoi elles sont là, comment il faut faire pour les arrêter, comment prendre du recul, comment ne pas se laisser envahir. C’est ce que nous apprenons à nos patients pendant ces stages. Ils sont 10-12 maximum à chaque séance. Chacune dure 1h/1h30 et il y en a 6 durant les trois semaines de cure.
Bien entendu, le programme de l’École Thermale du Stress est réservé uniquement à nos clients en cure. Ce programme de 3 semaines est facturé 260 euros. Le programme d’une semaine de 5 jours est à 160 euros.

UN SERVICE PERSONNALISÉ

En tant que directeur, j’ai toujours eu le soucis de deux choses : la personnalisation et la formation.
– Nous personnalisons la prise en charge de façon à ce que les patients aient l’impression que nous les connaissons, que nous comprenons leur pathologie. La personnalisation, c’est ce côté connaissance de la maladie et pouvoir être dans une relation vraiment personnelle avec le patient, qu’il ne soit pas un numéro, que nous soyons capables de lui répondre en fonction de sa façon d’être et de se comporter, ce qui n’est pas facile.
– Et puis, nous faisons beaucoup de formations aux hydrothérapeutes et à tous les soignants pour qu’ils puissent apporter une réponse adaptée à tous les patients quand ils se plaignent. Les anxieux ont tendance à être plus plaintifs, plus inquiets, ils sont même parfois envahissants par leurs questions, leurs inquiétudes, et il faut savoir leur répondre sans les humilier, sans les agresser ni les critiquer, et donc une formation est indispensable.
En conclusion, je dirai que notre traitement n’est peut-être pas LE traitement unique, mais c’est une prise en charge efficace et qui entre vraiment dans la palette des traitements utiles et des actions utiles !

J’ai deux soucis : la personnalisation et la formation

Mon équipe est merveilleuse, par Christine Fabre, Cadre de Santé aux Thermes de Saujon

Tout d’abord, j’ai été infirmière dans un hôpital à la Chaux de Fond dans le canton de Neuchatel en Suisse. Puis j’ai travaillé dans un cabinet médical, j’ai dirigé une crèche et j’ai travaillé dans une maison d’enfants à caractère social. Et, en 2014, je suis arrivée à Saujon où je suis cadre de santé. J’ai quitté un peu le terrain pour de l’encadrement. Je suis aujourd’hui chef de service, cadre de proximité et j’ai pour mission d’organiser les activités paramédicales et les soins.
Je fais beaucoup de choses : organisation du fonctionnement, recrutement et formation du personnel, accompagnement des curistes, de leurs plaintes et de leurs pleurs…
Je suis responsable de 5 hydrothérapeutes en CDI et, en pleine saison, avec les saisonniers, de 18 hydrothérapeutes plus 11 kinésithérapeutes.
Je m’occupe aussi des deux cliniques. Elles ont environ 140 lits pour accueillir des malades qui souffrent de dépressions graves, de burn-out… Ils sont hospitalisés, ils ne font pas la cure thermale.
Tous les curistes ici ont des problèmes psychologiques : dépressions, épuisement, troubles du sommeil.

Focus sur le thermalisme psychosomatique

DES JOIES ET DES DIFFICULTÉS

Le plus dur dans mon travail, c’est de tout faire en même temps. Les choses peuvent être simples et évidentes si elles sont prises une par une. Ce qui est compliqué, c’est de tout manager en même temps. C’est difficile aussi de satisfaire tous les curistes.
Ma plus grande joie dans mon travail, c’est quand les curistes me disent que mon personnel est merveilleux !
Le taux de satisfaction suite à une cure est très important : environ 80 % des curistes sont satisfaits, dont 64 % très satisfaits !

Nous sommes là pour faire du bien, par Chloé Hardy, Spa Manager

UN RICHE PARCOURS

J’ai passé mon BTS Esthétique à Toulouse où j’étais à l’École Verlair.
Je suis ensuite partie en Angleterre pour parler correctement l’anglais, et quand je suis revenue, j’ai eu un poste de masseuse et j’ai appris plusieurs massages. Je me suis alors rendu compte que c’était le poste d’encadrante qui m’attirait, plus que de masser, même si j’aime ça.
Donc, j’ai repris des études de Bachelor en Management à Cannes, j’ai été engagée à Toulouse dans le spa du Grand Hôtel de l’Opéra, place du Capitole. La manager m’a prise sous son aile et j’ai été son assistante pendant deux ans. Je ne connaissais pas du tout le luxe. Ensuite, j’ai passé un CQP en parallèle, pour avoir plus de qualifications dans ce domaine. Je suis allée au Congrès International Esthétique & Spa et, là, j’ai remporté le Concours CQP du Meilleur Spa Manager de France, il y a trois ans.

La carte : des noms qui font rêver

Esprit Calme : massage visage.
Souffle Nouveau : massage corps.
Tranquillité d’Esprit : massage visage et corps.
Quiétude : soin complet visage et corps.
Mémoire, Renaissance : soins-massages du visage.
Etc.

Puis j’ai été recrutée pour un poste dans le Spa du Clos de L’Hôtel Le Clos de la Ribaudière, à Poitiers et j’ai eu la chance de tout faire : de la création jusqu’à la mise en place pendant un an. Et enfin, je suis arrivée à Saujon il y a deux ans. Je suis très contente. Ce qui est intéressant pour moi à Saujon, c’est que, quand je suis arrivée, il y avait un challenge. Nous avons dû recréer toute la carte, nous avons démarché une nouvelle marque, nous avons créé vraiment une identité en lien avec les Thermes. Grâce à Comfort Zone, nous avons ce lien de lâcher prise. Tous nos soins sont vraiment très appréciés. Ils font oublier les soins classiques.

DES DIFFICULTÉS DANS LE SPA

Le plus difficile pour moi, c’est de fédérer les équipes. J’ai quatre spa praticiennes avec moi. C’est compliqué de recruter parce qu’elles viennent pour une saison et qu’il faut les former constamment. À l’année, j’ai deux praticiennes, mais quand il y a des périodes fortes, je suis obligée d’en engager deux autres. Donc, il faut reformer de nouvelles spa praticiennes, ce qui est compliqué pour moi. Je passe beaucoup de temps en formation. Il faut étudier les protocoles de soins et aussi la marque Comfort Zone.

LA CLIENTÈLE DES THERMES ET DU SPA

80 % de la clientèle des Thermes vient au spa ! Nous avons très peu de clients de la région. Ils vont plutôt à la thalasso de Royan. Nous essayons de les attirer avec l’espace wellness/bien-être, sauna, etc.
Dans la piscine, par contre il y a 50 % de clients extérieurs et 50 % de curistes. Les clients de l’extérieur viennent à la piscine et profitent du sauna/hammam mais ils ne font pas de soins. Nous facturons 20 € l’entrée. Mais il y a beaucoup de clients qui ont un abonnement à l’année. Nous sommes ouverts de 14h30 à 20h sans limitation. Les curistes qui ont déjà en leurs soins dans l’eau le matin viennent un peu l’après-midi pour profiter du sauna/hammam et des cours d’Aquarelax.

80 % de la clientèle des Thermes vient au spa !

CLIENTÈLE DE LUXE VS CLIENTÈLE DE SAUJON

J’ai travaillé au Majestic à Cannes auprès d’une clientèle habituée aux palaces. Pour beaucoup, ce sont des clients étrangers qui ont des codes différents, font des caprices, ils ne viennent pas là forcément pour le soin à proprement dit, ils viennent plus pour un massage, pour l’action du massage. Bien sûr que dans le luxe, il y a parfois des clients qui vont nous dire merci, heureusement, sinon on ne tiendrait pas, mais la plupart du temps, non, pas de merci. C’est quand même très compliqué.
– Les Russes représentent la clientèle la plus difficile. C’est une clientèle exigeante et capricieuse.
– Les plus généreux, ce sont les Canadiens. Pour le coup, je retournerais dans le luxe s’il n’y avait que des Canadiens.
– Les Américains sont comme les Français, il y en a des sympas et des moins sympas.
– Les Asiatiques sont exigeants mais ils réalisent vraiment les soins que l’ont fait. C’est important pour eux. Donc il ne faut pas se louper. Une fois que le soin est impeccable et que tous les rituels sont ancrés, il n’y a aucun souci, ils vont ressortir très contents et vont nous remercier.
À Saujon, nous n’avons que des patients avec des problèmes psychologiques et paradoxalement c’est moins dur. C’est moins dur parce que le client est très énervé quand il arrive, ce qui est normal car il a des soucis psychologiques, mais quand il sort de la cabine, nous l’avons complètement métamorphosé. C’est compliqué au début mais nous sommes vraiment récompensés. Je ne connaissais pas cela avant, dans le luxe.
Je suis bien ici. Je préfère une clientèle de malades à une clientèle luxe. Toutes mes collaboratrices pensent la même chose. Parce que nous savons que nous apportons quelque chose, nous sommes là pour faire du bien et, grâce à nos pratiques, nous nous sentons utiles.

REPARTIR À ZÉRO

J’ai encore envie de pousser le développement, il y a plein de choses à faire. C’est hallucinant. Je suis arrivée dans ce spa il y a deux ans. C’était chaotique.
Le Dr Dubois avait responsabilisé des cadres de notre structure pour s’en occuper, mais ils n’avaient aucune expérience dans le spa. J’ai récupéré une équipe très fragile. Beaucoup de personnes sont parties. Elles travaillaient comme ça depuis dix ans et il ne fallait pas les brusquer. J’ai donc du tout reprendre.
J’ai repris aussi la carte des soins qui fonctionnait car, bien que les praticiennes ne soient pas assez formées, et qu’il n’y ait pas cette plus-value de formation et de spécialisation, le planning était rempli. Et donc, je m’y suis intéressée, j’ai regardé ce qui marchait et j’ai développé des soins plus spécifiques avec la marque.

A lire également