Bien-Être au sommet

Par Michèle de LATTRE.

Le Yule est le dernier-né des hôtels 5 étoiles de Val d’Isère. Cet écrin design abrite un Spa Nuxe de montagne. Entretien avec Christophe Bricaud, Directeur Général du Yule.

LE SPA

C’est un espace bien-être de 400 m2, à l’ambiance chaleureuse mariant lauze, bois et décor nordique. On se délasse dans sa piscine intérieure et son Jacuzzi en profitant de la vue sur les pentes enneigées, ses deux saunas et son hammam, avant de s’abandonner aux soins dans l’une des trois cabines.

LES SOINS AU SPA DU YULE

Il y a de nombreux très beaux hôtels à Val d’Isère. 13 d’entre eux ont un spa. Il fallait apporter du nouveau. Nous avons un éventail de grandes marques : Valmont, Clarins, Decléor, Carita, Cinq Mondes et Nuxe.

Nous proposons des soins qui apportent du confort, de l’hydratation, des senteurs…, mais étant donné que la moyenne d’âge de nos clients est de 43 ans, il a fallu basculer dans l’anti-âge et répondre à cette attente. 80 % des soins sont des massages relaxants ou éventuellement sportifs, toniques pour les muscles des skieurs, après il y a les soins visage plus précis, plus intenses.

Nous n’avons pas encore un soin signature.

Toute l’équipe est nouvelle, l’hiver 2016-2017 était notre premier hiver tous ensemble. Nous avons déjà une belle cohésion de groupe. J’estime qu’avant de créer un soin signature, il faut qu’on apprenne à bien connaître le produit, les clients, l’environnement de Val d’Isère.

Nous sommes nouveaux sur Val d’Isère, nous y allons tout doucement. Nous ne devons pas faire n’importe quoi. Mais c’est envisagé.

Nous ferons un bilan en étudiant ce qui a marché, le ressenti des spa praticiennes, nous ferons un vrai retour, un vrai débriefing et, là, nous mettrons quelque chose en place.

LE PERSONNEL SAISONNIER

Cinq personnes travaillent au spa, Camille, la spa manager et quatre esthéticiennes. Ce sont des saisonnières. Le Yule n’est ouvert que l’hiver pour l’instant, du 29 novembre au 30 avril.

Nous recrutons notre équipe et une formation de 15 jours sur place est organisée avant d’ouvrir l’hôtel. Tout le monde ne le fait pas, mais nos esthéticiennes sont payées pendant leur formation.

UN SPA QUI RAPPORTE

50 % des clients de l’hôtel font des soins et nous avons aussi la clientèle extérieure.

Notre spa nous apporte un chiffre d’affaires. Il n’y a pas de perte. Travailler à perte ne m’intéresse pas. Il faut que ça dégage un petit bénéfice. Je ne demande pas à mon équipe d’être d’une rentabilité exceptionnelle ni de dégager 30 % de marge brute, mais je demande de rapporter de l’argent.

Le spa nous rapporte, je ne veux pas travailler à perte

En pourcentage, le spa dégage quand même du 10-15 %.

Sans le spa, l’hôtel sera moins rempli !

Très important, en ce qui concerne les ventes de produits dans le spa, il faut exiger d’avoir l’exclusivité de votre marque partenaire. Pas question que celle-ci soit vendue dans la pharmacie d’à côté, par exemple.

LES CONSEILS

Je pense vraiment qu’il devrait y avoir une séparation physique entre les cabines et l’espace aquatique dans un spa. Même si ce n’est pas au même niveau, ce n’est pas gênant, il faut faire deux univers différents : soins d’un côté et bassin de l’autre. Il faut une vraie séparation. Je crois vraiment que les espaces sont dédiés à deux choses différentes : un espace ludique avec piscine, Jacuzzi, sauna, hammam, etc., et un espace de sérénité, de bien-être aussi, où les clients ont besoin de silence.

Je suis arrivé un an trop tard ici, mais si j’avais un espace cabines massages à créer, je le ferais à part, avec une entrée à part. Et ne pas interconnecter avec l’espace aquatique, fréquenté par des adultes tout aussi bruyants que des enfants, qui ont des comportements hélas qu’il faudrait reprendre.

Deuxième chose, il faut bien choisir sa marque partenaire, c’est important. Il faut aller tester la marque : en institut, et en spa hôtelier. Et, après, il faut faire une étude financière sérieuse, parce qu’il y a des marques qui coûtent plus chères que d’autres. Il y a certaines marques dont on peut retrouver les produits d’accueil dans les chambres.

C’est qualitatif, c’est bien, il faut penser à tout ça. Et puis, il ne faut pas oublier qu’un spa se gère : il faut gérer les achats, la masse salariale et le considérer comme un apport de chiffre d’affaires supplémentaire !

C’est moi qui règle les factures de tout l’hôtel. C’est important d’avoir une vraie vision. Le spa fait partie d’un point de vente qu’il faut suivre de très près. Il est aussi important que le bar, le restaurant, le ski room.

Ne pas avoir de spa, c’est se priver d’une clientèle et, comme je vous l’ai dit, c’est un vrai point de vente.

www.leyule.fr

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