Par Françoise PÉRIER.

Le nouveau rapport du Global Wellness Summit 2020 révèle pourquoi le bien-être mental constitue une grande opportunité pour les professionnels du wellness et spa, et nous livre les prévisions des leaders du secteur.

L’IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE SUR LE MENTAL

Selon une nouvelle enquête de l’OMS, l’impact de la pandémie est mesurable dans le monde entier et la demande de bien-être mental a considérablement augmenté. C’est un véritable tsunami qui a perturbé les services de santé mentale dans la plupart des pays. Cette lame de fond nommée Covid 19 a créé du stress collectif et personnel, a fait surgir des incertitudes de tous ordres et a agité le spectre de la maladie et de la mort. Le confinement qui en a suivi a généré solitude, chômage, pauvreté, ainsi que des symptômes de tristesse, d’anxiété et de dépression. C’est pourquoi le bien-être mental se trouve aujourd’hui sur le devant de la scène.
« Les experts s’accordent à dire que le manque de programmes efficaces de bien-être mental constitue une véritable crise de santé publique et que le mental wellness va coûter cher aux gouvernements et à la société. »
Cependant, c’est également une opportunité de prendre l’ampleur de la crise, d' »analyser l’économie du bien-être mental et de comprendre pourquoi il est crucial d’inclure le bien-être mental dans votre planification ».
Il fait état de l’urgence à repenser la situation en termes d’opportunités commerciales et de plans d’investissement.

LE BIEN-ÊTRE MENTAL, UN NOUVEAU SECTEUR ÉCONOMIQUE

Nouveau paradigme, le bien-être mental apparaît comme « un méga-changement culturel » et c’est l’image de changement, tant culturel que sociétal, qui a été véhiculée toutes ces dernières années. Mais en ce qui concerne le concept même de bien-être mental, et ce qui le constitue en tant qu’industrie, l’approche est restée « incroyablement floue ».
L’objectif de la recherche du Global Wellness Institute a été de mesurer le bien-être mental en tant qu’industrie mondiale et d’en identifier et de comparer ses sous-segments clés.

« Defining the Mental Wellness Economy »

Cet important rapport de recherche publié à l’occasion du Global Wellness Summit 2020 est unique en son genre. C’est la première étude qui définit le bien-être mental par opposition à la santé mentale, qui en clarifie les concepts clés et en identifie les filières.
Cette recherche novatrice, qui explore programmes et produits qui animent l’économie du bien-être mental, en évalue la valeur marchande au niveau économique mondial à 121 milliards de dollars.
Ce chiffre a été établi sur la base des dépenses des consommateurs dans quatre domaines spécifiques :
1) les sens, les espaces et le sommeil (49,5 milliards de dollars),
2) les nutraceutiques et les plantes qui stimulent le cerveau (34,8 milliards de dollars),
3) l’amélioration de soi (33,6 milliards de dollars),
4) la méditation et la pleine conscience (2,9 milliards de dollars).
Le regroupement de ces quatre secteurs d’activité constitue un marché émergent, celui du bien-être mental.

Le bien-être mental, une nouvelle « bulle industrielle »

Elle rassemble un ensemble important d’activités économiques qui n’étaient pas auparavant incluses dans le cadre de l’économie mondiale du bien-être ni dans les mesures de l’économie du bien-être du GWI.
« Elle englobe les entreprises dont l’objectif principal est de nous accompagner dans nos parcours divers : bien-être mental, croissance et nutrition, repos et rajeunissement. »

Global Wellness Institute (GWI)

Organisme à but non lucratif dont la mission est de favoriser le bien-être dans le monde entier.
Considéré comme la principale source mondiale de recherche et de formation pour l’industrie mondiale du bien-être, il est connu pour ses initiatives industrielles majeures et ses événements régionaux qui rassemblent des dirigeants dans le but de façonner l’avenir. En éduquant les institutions publiques, les entreprises et les particuliers sur la manière dont ils peuvent agir pour prévenir les maladies, réduire le stress et améliorer la qualité de vie globale, GWI a un impact positif sur la santé et le bien-être dans le monde.

Bien-être mental et santé mentale

Le GWI définit le bien-être mental comme « une ressource interne qui aide à penser, à ressentir, à communiquer et à fonctionner. C’est un processus actif qui aide à renforcer la faculté de résilience, à grandir et à prospérer ».
« Par « mental wellness », nous avons créé une définition simple qui renvoie à de nombreux concepts dans le domaine de la santé et de la psychologie. »

Mental wellness, vaste champ de possibles, nouvelles perspectives

Le rapport établi par le GWI fournit tout un paradigme qui permet de comprendre la différence entre « santé mentale » et « bien-être mental ». Les auteurs y proposent un « modèle à double continuum », dans lequel le bien-être mental est un processus dynamique qui permet de passer de l’adynamie à la résilience et à l’épanouissement. Les stratégies clés pour parvenir au bien-être mental se divisent en quatre catégories : l’activité et la créativité, la croissance et la nourriture, le repos et le rajeunissement, la connexion et le sens.
Si la maladie mentale relève spécifiquement du domaine de la santé, le bien-être mental appartient résolument à celui du bien-être. Quant au concept de self care ou du « prendre soin de soi », il induit la recherche d’initiatives et d’activités bénéfiques pour soi tant au plan interne qu’externe.

Le bien-être mental appartient résolument au domaine du bien-être

Quelques exemples pour illustrer ces divers plans :

Interne
– Activité = hobby.
– Croissance = coaching.
– Repos = méditation.
– Connexion = spiritualité.

Externe
– Créativité = exercice physique.
– Nourriture = nutrition.
– Rajeunissement = expériences sensorielles.
– Sens = engagement au service d’une cause (famille, amis, nature…).

Holistique par essence, le mental wellness ne s’inscrit pas que dans une simple dimension corps-esprit. À la fois ressource et process, il est multidimensionnel : mental, émotionnel, social et psychologique.
Salutogenèse et pathogenèse

La salutogenèse produit la santé, la pathogenèse cause la maladie. Ce concept, développé par le sociologue médical Aaron Antonovsky, désigne une approche qui consiste à se concentrer sur les facteurs favorisant la santé et le bien-être, plutôt que d’étudier les causes des maladies.
Les pratiques de bien-être mental font partie du registre de la salutogenèse. Elles peuvent aider à prévenir le mal-être mental et réduire les risques de maladie mentale.
Il y a les individus que l’on peut classer dans la catégorie santé et ceux qui appartiennent à la catégorie maladie. 85 % des personnes ne sont pas porteuses de maladie mentales, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elles sont épanouies.
Il y a ceux qui s’épanouissent et ceux qui s’étiolent pour des motifs divers : tristesse, soucis, stress, anxiété, solitude, démotivation, affaiblissement…

« Des études ont prouvé que 70 % des personnes qui ont été diagnostiquées malades mentalement peuvent avoir un niveau de bien-être mental modéré et même élevé. Maladie mentale et bien-être mental peuvent donc co-exister. On ne prétend pas que le bien-être mental puisse guérir la maladie mentale, mais beaucoup de pratiques de bien-être mental peuvent en réduire les risques, nous rendre plus forts. »
Formidable outil de prévention, le mental wellness va bien au-delà de la résilience, c’est-à-dire de la faculté à se sortir de difficultés et de « rebondir » dans de multiples situations. Cela peut prendre de multiples formes selon l’individu, de la simple satisfaction au bonheur, du développement personnel à la réalisation de performances ou à l’établissement de relations solides. Concrètement, ce que recherchent la majorité des personnes, c’est de pouvoir se réaliser, d’être bien avec soi et avec les autres, de ne pas souffrir.

Formidable outil de prévention, le mental wellness va au-delà de la résilience

Le mental wellness est une ressource qui peut s’épuiser ou se reconstituer, c’est une dynamique dans laquelle nous devons activement nous engager, car tout le monde veut avoir la santé et réussir sa vie. Et cette faculté devrait pouvoir s’apprendre dès l’école. Nous sommes responsables de notre bien-être mental et c’est à chacun de trouver ce qui est bon pour soi car nous sommes tous différents !
Chaque secteur de l’économie du wellness peut contribuer au bien-être mental, qu’il soit d’ordre hédonique, affaire de plaisir, de confort et de sentiment de bonheur, ou d’ordre eudémonique qu’il s’agisse de réaliser son potentiel humain, de répondre à ses besoins psychologiques et de trouver le sens de sa vie.
Inscrit dans une démarche de santé préventive qui englobe l’être dans sa globalité, le wellness à venir devra s’ouvrir à de nouvelles dimensions et intégrer de nouveaux outils répondant aux besoins actuels.

En France, les pratiques de « psyrituel », psychologie et spirituel (au sens laïque du terme), la psychosomatique, les techniques psychocorporelles ou les méthodes comme le psycho massage Clématis auront alors toute leur pertinence.

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