Dans le cadre du 48ème Congrès International d’Esthétique & Spa, nos trois maîtres de conférences Spa, Florence Kowalski, Galya Ortega et Françoise Perier, ont remarquablement organisé leurs journées. Compte rendu.

FLORENCE KOWALSKI

La première journée de conférences dans le Village Spa, le samedi 7 avril, s’est articulée autour de différentes problématiques liées à l’exploitation d’un spa.

Optimiser le coût de revient d’un soin

Katia Schafhauser, Directrice du Spa Chanel du Ritz, Cassandre Grimond, Spa Manager de La Villa Thalgo et Jean-Jacques Gauthier, Directeur de l’Espace Amphorm, ont abordé les différentes composantes du coût de revient d’un soin : énergie, linge, produits et charges salariales.
Force a été de constater, qu’il s’agisse de spa urbain ou hôtelier, haut de gamme ou luxe, que les problématiques liées à ces différents postes sont les mêmes. Choix pertinent des bons équipements humides pour limiter les consommations d’énergie (notamment en eau), choix du mode de gestion du linge (achat/traitement ou location/entretien) le mieux adapté selon sa structure, suivi des stocks produits pour vérifier la consommation adéquate par les spa praticiennes, modalités de recours aux ressources free-lance…
Un premier débat riche et vivant malheureusement trop court qui fera l’objet d’articles complémentaires dans les prochains numéros de Spa de Beauté.

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Nouveaux soins alternatifs

Jean-Louis Poiroux, Fondateur de Cinq Mondes, Jean-Charles Caplier, Directeur du Spa Sens à Chavenay (78), et Manon Germain, Sophrologue et Spa Praticienne, ont présenté, chacun à leur niveau, les modalités de mise en place en spa de thérapies alternatives telles que la sophrologie, l’hypnose, la médecine chinoise, les Fleurs de Bach…
Jean-Louis Poiroux a présenté sa vision prospective en insistant sur la dimension désormais globale du bien-être : physique, émotionnelle et mentale, au travers de la présentation de séjours innovants associant massages, médecine traditionnelle chinoise, yoga…

Le spa est en passe de devenir le remède au mal-être du siècle contemporain

Jean-Charles Caplier, qui propose déjà des consultations d’hypnose, médium, kinésiologie, PNL… dans son Spa Sens, a détaillé les différentes étapes précédant la commercialisation d’une nouvelle prestation et les conditions de son maintien au sein de la carte des soins.
Enfin Manon Germain a présenté la complémentarité entre le massage et la sophrologie en termes de finalité « bien-être », recherchée par le client et la cohérence de la prestation de sophrologie au sein d’une carte des soins d’une part, mais également pour aider les spa praticiennes à préserver leur santé dans leur activité professionnelle au quotidien grâce à un travail sur la respiration et les postures.

Désacraliser la commercialisation spa

Concernant la commercialisation spa, Anais Bourdérou, Directrice des établissements parisiens, spas urbains et hôteliers de Deep Nature, a partagé ses bonnes pratiques en terme de développement de chiffre d’affaires : ventes privées, commercialisation via des opérateurs web spécialisés comme Balinea ou Treatwell, actions auprès des comités d’entreprise, réservations en ligne sur le site du spa… en insistant bien sur la nécessité de mixer ces différentes actions pour obtenir des résultats visibles. Une participation en « solo » qui a illustré, une fois de plus, la difficulté d’associer la notion de commercialisation/chiffre d’affaires à celle du spa.

De spa praticienne à spa manager : passer le cap !

La journée s’est terminée sur une conférence dédiée au métier de spa manager et à la difficulté de passer de spa praticienne à cette fonction de management souvent convoitée par les spa praticiennes désireuses d’évoluer mais dont les différentes composantes restent trop souvent mal connues…
Colette Audebert, Directrice du Spa du Shangri-La*****, a fait part de son expérience au sein du Georges V***** puis du Peninsula***** à Paris avec beaucoup de bienveillance et en soulignant la nécessité de l’apprentissage du management au quotidien.
Thalia Toussaint, Spa Manager du Spa Cinq Mondes Opéra, a également insisté sur les enjeux et notamment la polyvalence et l’engagement requis par ce poste.
Nouvellement sur ce poste, Léa Ruphy, Spa Manager du Spa Nuxe de l’Hôtel Araucaria à La Plagne, a partagé sa vision du métier après une premières saison à ce poste particulièrement intense, où chaque journée est un recommencement avec son lot de  » surprises  » opérationnelles.
Enfin Carole Primat, Consultante, Exploitante de spa et Formatrice en cursus de spa manager au sein de l’Ecole Peyrefitte à Aix les Bains, a rappelé les qualités à développer dès le départ de la formation pour prendre en mains ce type de poste dans les meilleures conditions.
Des témoignages riches et variés qui ont suscité à n’en pas douter de nouvelles vocations au sein de l’auditoire.

GALYA ORTEGA

Ce fut une très belle expérience ce dimanche 8 avril, car j’avais des intervenants très pointus et très différents.

Les soins complémentaires

Nous avons commencé la journée avec la conférence sur les soins complémentaires. Les deux conférencières : Asma el Mernissi et Sandra Clausse étaient deux expertes et des stars en leur domaine. Je redoutais la rivalité. Et l’expérience a démontré qu’elle étaient très ouvertes et se sont renvoyé mutuellement félicitations et commentaires.

Qui osera se lancer dans un spa conceptuel ?

Asma nous a fait accéder au luxe et à la personnalisation dans tous les soins classiques : accueil du client, bain de pied, hammam, salle de repos avec mise en scène particulière.
Et Sandra nous a fait accéder à la dimension émotionnelle de ses soins.
Le public s’est impliqué par des questions. Nous avons eu des commentaires sur les Fleurs de Bach. C’était vraiment dynamique.

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La réception dans les spas

Ensuite nous avons eu une conférence sur la réception dans les spas. Ici encore deux axes de stars : d’une part les directrices de deux palaces parisiens : Mélina Pourcel (Plaza Athénée) et Anna Pierzak (Mandarin Oriental) et la star des formations : Tiphaine Modeste. Là encore, le public était passionné. Les deux directrices ont abordé des savoir faire très  » terrain  » et Tiphaine a exposé son axe habituel : vendre et gagner de l’argent. C’est la meilleure. Elle est très structurée et sait comment apporter les réponses aux besoins des spas.

La tendance santé dans les spas

L’après midi à 14h nous avons abordé la tendance santé dans les spas. Le Docteur Dalu a été parfaite. Elle a apporté des éléments très scientifiques à ce que nous faisons intuitivement. Par exemple : que se passe t-il au niveau du cerveau lorsque nous nous relaxons ? C’est magique et impressionnant. Nous constatons que nos états de bien-être sont structurellement vérifiables par un changement cellulaire. Les neurosciences sont au service de nos recherches de bien-être !

Le marketing sensoriel

Pour terminer, nous avons eu un trio qui nous a parlé du marketing sensoriel autour de l’architecture avec Gregory Taylor, Almaz Vaglio qui nous a parlé de la musique dans les spas, et Thierry de Beaurepaire qui a enchanté nos papilles avec le goût, les en-cas de nutrition, et tout ce qui tourne autour de la beauté intégrative par la nutrition. C’était très sensoriel.

Pour l’an prochain, je pense ne pas revenir sur les conférences du matin qui ont apporté leurs réponses. Mais je pense aller plus loin dans les 5 sens sous un autre angle et aller plus loin dans le marketing sensoriel et la notion de santé qui est une tendance lourde qui sera abordée sous un angle très différent. A moins qu’une autre intuition ne vienne bousculer mes projets…

FRANÇOISE PERIER

Relativement « jeune », l’industrie du bien-être est en constante évolution, pour preuve l’émergence d’une nouvelle conscience : le spa ne peut plus se contenter de prestations d’esthétique et de bien-être, sauf s’il s’agit de spa de loisirs.

En passe de devenir le remède au mal-être du siècle contemporain, le spa est un secteur en pleine évolution qui, tout en continuant d’assurer des prestations de bien-être global, a tout intérêt à se repositionner et à assurer des prestations qualitatives et de prévention « capital santé ». Une maturité qui préfigure un nouvel âge d’or ! C’est le fil rouge des conférences spa, autant de lieux expérientiels, qui ont permis à ceux qui ont accepté de se prêter au jeu, de pouvoir vivre en pleine conscience une expérience « détox » leur permettant de mesurer effets et bienfaits de la méthode dans la peau d’un client.

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Le spa ne doit pas rester une coquille vide mais doit pouvoir offrir du contenu. Bien joli tout cela, mais est-ce rentable ? Bonne question mais ce n’est pas en voulant faire du business à tout prix que l’on réussit, la vogue du marketing éphémère ne fait pas long feu, il faut aujourd’hui savoir répondre aux besoins dans l’air du temps et proposer une vraie valeur ajoutée. C’est en prenant en compte la réalité du marché que l’on pourra faire du bon business.

Le jeûne pratiqué en mode détox est une méthode naturelle qui répond à la difficulté de se nourrir sainement dans une société d’abondance. C’est aussi une école qui peut donner vie à votre spa.

Les soins d’ailleurs peuvent être inclus de façon expérientielle dans les offres spa et non plus envisagés sous l’angle protocolaire. Les pratiques alternatives comme le chant ou les massages sonores sont à prendre en compte. Et puis qui osera se lancer dans un spa conceptuel répondant aux demandes des familles, ainsi qu’aux besoins de ceux qui travaillent en entreprise ?

Vive le spa ! Quant à nous, nous espérons que nos conférences auront été porteuses d’inspiration.

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