Un peu d’histoire

L’eau de mer représente près de 72 % de la surface de la planète. Dès l’Antiquité, Hypocrate, Platon et Euripide vantaient les bienfaits de l’eau de mer.

À l’époque, les Grecs et les Romains prenaient déjà des bains de mer. Le dramaturge grec Euripide faisait dire à son personnage Iphigénie dans Iphigénie en Tauride que « La mer lave les maux de tous les hommes » (420 avant J.-C.).
Au XVIème siècle, Ambroise Paré, chirurgien et anatomiste français, conseille les bains d’eau de mer pour soigner les traumatismes et infections.

Au XVIIème siècle, le Dr John Floyer réalise les premiers essais thérapeutiques par l’eau de mer. Pour soutenir ses travaux sur les bienfaits de l’hydrothérapie, il s’appuie alors sur de nombreux cas historiques étudiés par ses prédécesseurs et aboutit à une thèse en 1697 intitulée « Digression sur le bon usage du bain de mer chaud et froid en Angleterre ». Passionné par l’hydrothérapie, il publie en 1701 l’ouvrage « Psychrolousia, or the History of Cold Bathing », dans lequel, s’appuyant tant sur des auteurs classiques tels qu’Hippocrate, Celse, Caelius Aurel et Galien que sur ses observations, il se fait l’apôtre du bain d’eau.

En 1753, le Dr Richard Russel publie le premier traité moderne sur les bienfaits thérapeutiques à visée glandulaire de l’eau de mer par ingestion et immersion, intitulé « De tabe glandularium sine de usa aqua marinea in morbis glandunarium dissertattio ». Traduit et largement diffusé en anglais sous le titre « On the use of sea water », il y recommande de boire de l’eau de mer, s’y baigner et manger toutes choses marines où sa vertu est concentrée. » La vie en bord de mer lui semble essentielle. Ses théories viennent en effet de l’observation que les populations vivant en bord de mer sont moins atteintes de tuberculose que les continentales. « La mer fait mieux que restaurer la santé ; elle fond les glandes engorgées, même volumineuses, même anciennes », c’est l’explication physiopathologique de Russel pour traduire l’effet de l’eau de mer sur l’immunité.

En France, Maret est le premier à publier des articles scientifiques sur l’action physiologique du bain de mer. Ce chirurgien de la Faculté de Médecine de Montpellier publie en 1769 un mémoire en rupture avec l’empirisme préexistant « sur la manière d’agir des bains de mer et leur usage », aspirant à un « rétablissement de l’usage de l’eau de mer car les hommes en ont besoin dans différentes circonstances de leur vie ».

En 1812, le Dr Louis-Aimé Le François, médecin à Dieppe et ancien élève de l’hospice de l’humanité de Rouen, soutient à Paris sa thèse sur les effets de la mer intitulée : « Coup d’œil médical sur l’emploi externe et interne de l’eau de mer ». Il s’y attache à démontrer comment « l’hygiène, cette partie de la médecine dont le but est de conserver la santé en prévenant les maladies, peut tirer un grand profit des bains de mer ».

Alors qu’en Angleterre, John Latham a fondé le premier Hôpital Marin dès 1790 et que Viarregio, centre pour enfants scrofuleux, est ouvert en Italie depuis 1841, l’indication thérapeutique majeure est la scrofule puis la phtisie pulmonaire.

Il faut attendre 1860, en France, pour voir apparaître l’ancêtre des centres de rééducation en milieu marin : le sanatorium marin. En 1861, le K Petit Berck ouvre ses portes. C’est le premier hôpital marin de Berck-sur-Mer, institué par le Dr Lhoste de Saint-Malo et le Dr Perrochaud de Montreuil-sur-Mer.

L’INVENTION DE LA THALASSOTHÉRAPIE

Le mot thalassothérapie fut inventé en 1865 par le Dr Joseph Labonnardière qui eut l’idée de combiner deux mots grecs pour prôner les bienfaits des bains à l’eau de mer : thalassa qui signifie mer et therapeia, c’est-à-dire le soin ou le traitement.

C’est également au XIXème siècle qu’apparut l’idée de boire de l’eau de mer. Un naturaliste, physiologiste et biologiste français du nom de
René Quinton s’était mondialement fait connaître grâce à ses travaux sur l’eau de mer et sa « loi de constance naturelle » selon laquelle « La vie animale, apparue à l’état de cellule dans les mers, a maintenu, à travers toute la série zoologique, les cellules composant chaque organisme dans un milieu marin » et sa loi sur la constance marine selon laquelle il n’y a pas de différence de composition entre le plasma sanguin et le plasma marin, c’est-à-dire de l’eau de mer isotonique (eau de mer filtrée et diluée avec une eau faiblement minéralisée non distillée pour atteindre une concentration saline de 9 g/l, soit un volume de mer pour deux volumes d’eau.

Information : Les Thermes de Saint-Malo

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