La saison thermale 2018

Face aux enjeux de santé publique, l’activité thermale renforce son rôle grâce aux résultats prouvés de la médecine thermale et à son implication dans la recherche.

Son bilan est positif avec une fréquentation des stations toujours en hausse en 2017, une efficacité des soins encore mieux démontrée et des investissements ambitieux. L’année 2018 voit également la mise en place du fonds de dotation « Demain Thermalisme ».

L’ACTIVITÉ THERMALE

Les chiffres de fréquentation

En 2017, la hausse de la fréquentation des stations thermales françaises perdure et dépasse le seuil des 600 000 curistes. En effet, 600 500 curistes assurés sociaux ont suivi une cure thermale, ce qui représente une progression de 1,8 % par rapport à 2016 et plus de 25 % depuis 2008. Le nombre de journées de soins progresse aussi avec plus de 10,8 millions de journées de soins délivrées en 2017.
Ces résultats témoignent d’une évolution du regard des médecins sur le thermalisme qui le prescrivent plus facilement à leurs patients, notamment du fait des résultats encourageants de la recherche thermale.

LES TENDANCES DES ORIENTATIONS THÉRAPEUTIQUES

La rhumatologie reste la première orientation thérapeutique et concerne 79 % des prescriptions. Viennent ensuite le traitement des voies respiratoires et la phlébologie, de l’appareil digestif et la dermatologie. Concernant le thermalisme pédiatrique, la désaffection des enfants se poursuit en raison notamment de la diminution de l’offre d’accueil spécialisée (Maison d’Enfants à Caractère Sanitaire).
La reconquête des enfants se fera peut-être grâce à une innovation introduite dans la convention thermale qui lie les professionnels et l’UNCAM : la possibilité de fractionner la durée de la cure de 18 jours en deux séquences, ce qui la rendra désormais accessible en dehors des vacances d’été.

L’ACTUALITÉ DE LA MÉDECINE THERMALE

En novembre dernier, le CNETh signait avec l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) la convention nationale thermale qui organise les relations entre l’Assurance maladie et les établissements thermaux, prenant effet dès 2018 jusqu’en 2022.
Deux points clés de cette négociation sont à souligner :
– La prise en charge pour la première fois de deux programmes dans le domaine de la prévention : le sevrage des psychotropes et le programme post-cancer du sein proposé aux femmes en rémission complète. Le financement de ces deux programmes sera pris en charge à 50 % et les soins thermaux délivrés dans ce cadre le seront au prorata de la durée du séjour. Il s’agit d’une avancée considérable qui prouve l’intérêt de la médecine thermale dans le domaine de la prévention
– La mise en place d’une Charte du Curiste qui définira ses droits, mais aussi ses obligations et devoirs, complétée par une enquête de satisfaction, annuelle, désormais réalisée auprès des établissements thermaux.

LA RECHERCHE THERMALE

Aujourd’hui, l’exploration des nouveaux champs de compétence et des nouveaux formats de cure prend une place croissante ; cette approche concerne la prévention, la participation aux soins de suite, l’accompagnement du vieillissement, la participation à la production de données de santé publique.
Les études cliniques qui illustrent le SMR (Service Médical Rendu) ou le SMER (Service Médico-Économique Rendu) par la cure thermale se poursuivent.
L’AFRETh (Association Française pour la Recherche Thermale), continue sa campagne de recherche et y consacre chaque année 1 million d’euros. Elle devrait pouvoir présenter, dans les mois qui viennent, les résultats de plusieurs études notamment dans le domaine de la rhumatologie.

LES INVESTISSEMENTS DANS LES STATIONS THERMALES

Depuis plusieurs années, les stations thermales réalisent de nombreux investissements qui répondent aux objectifs de santé publique et attestent du dynamisme du secteur.
– À Dax, le groupe Bérot a investi 4 M€ dans la réfection des Thermes Jean Nouvel ouverts l’été dernier.
– La Compagnie Lebon termine la rénovation et l’extension des sites de Brides-les-Bains et Salins-les-Thermes pour un montant de 14 m€ et a repris la station d’Allevard en Isère, en cours de rénovation.
– Le groupe L’Oréal a acquis les Thermes de Saint-Gervais-les-Bains, et démarre un programme de rénovation de l’ordre de 4 M€.
– France Thermes à Châtel-Guyon a lancé un chantier de 32 M€ pour la création d’un resort thermal accompagné par la Caisse des Dépôts et Consignations.
– À Aix-les-Bains, une quatrième unité de soins et une résidence de tourisme pour curistes sont programmées pour un montant global de plus de 28 M€.
– À Saint-Amand-les-Eaux, plus de 8 M€ seront consacrés à la transformation et à la rénovation des thermes.
– À l’horizon 2020, l’agglomération de Nancy inaugurera au cœur de la ville les anciens thermes fermés depuis un siècle qui deviendront le Grand Nancy Thermal. Montant des travaux : 55 M€.

www.medecinethermale.fr

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