Par Michèle de LATTRE.

Près d’Angers, dans la belle région des grands châteaux de la Loire, en Anjou, il existe un havre de paix bucolique et unique. Tout ici est insolite : la piscine est une mare à grenouilles, le spa est une ancienne boulangerie avec ses fours à pain…
C’est une bien jolie expérience que le Château de l’Épinay offre à ses hôtes…

LE CHARME D’UN CHÂTEAU DU XVème

Fenêtres à meneaux, lanternons, gargouilles… le Château de l’Épinay a tout le charme de l’architecture des XVème et XVIIème siècles. Mais, surtout il a été restauré dans un esprit de véritable château de famille.
Situé près d’une roseraie dans un jardin à la française, au milieu d’un parc aux arbres centenaires, il offre une vue imprenable. À l’intérieur, meubles anciens, tentures, tapis, cheminée en tuffeau… ont été conservés avec un goût exquis. On s’y sent vraiment bien. Tout est bon pour prolonger le séjour : le spa par exemple !

LE CHÂTEAU + LE SPA = UNE BELLE PROGRESSION

Valérie Montuoro, la propriétaire avec son mari du Château de l’Épinay, vous raconte son parcours et vous parle de son spa pas comme les autres !

L’HISTOIRE DU CHÂTEAU

Avant de venir ici, nous avons vécu pendant 20 ans sur la Côte d’Azur, dans l’arrière-pays cannois, j’étais hôtesse long courrier Air France et j’adorais faire ce métier.
Après 40 ans, avec quatre enfants, ça devenait un petit peu plus compliqué et j’ai décidé de me reconvertir dans la peinture murale, trompe-l’œil, faux marbre, faux bois…
Hélas, je suis devenue très allergique au cyprès, et sur la Côte d’Azur, il y en a des milliards.
J’ai donc soumis l’idée à la famille de quitter cette région.
Tout le monde était d’accord et mon mari a décidé de vendre notre propriété pour acheter un château dans l’ouest de la France. Nous avons vraiment visité beaucoup de châteaux et c’est celui-ci, le Château de l’Épinay, que tout le monde a préféré. Nous l’avons donc acheté en 2005. Il se trouve dans un parc de 23 hectares.
L’idée nous est alors venue d’ouvrir des chambres d’hôtes et d’utiliser mon savoir-faire pour les décorer et faire de la peinture. J’étais dans une carrière artistique à cette époque.

Petit à petit les chambres d’hôtes fonctionnaient bien. Je faisais tout : la cuisine, la table d’hôtes, tout, tout, tout, plus mes quatre enfants !
L’activité de chambres d’hôtes a tellement progressé que nous avons décidé de créer un hôtel. J’ai suivi des formations de management, d’hôtellerie, de restauration… Nous avons fait une grosse tranche de travaux fin 2014 pour ouvrir de nouvelles chambres, une salle de séminaires ou de réception pour une centaine de personnes, le restaurant…
Quand nous sommes arrivés, le château n’avait qu’un étage habitable, le deuxième étage était un grenier en terre battue sans eau, sans électricité. Il n’y avait même pas de jardin.
Aujourd’hui, nous avons une équipe de onze collaborateurs, ce n’est pas énorme, mais c’est difficile de faire plus, pour l’équilibre. Peut-être que l’année prochaine nous pourrons augmenter l’équipe.
Notre chiffre d’affaires annuel est de 400 000 € par an. Il est en progression constante de 100 à 150 000 € par an depuis trois ans. D’année en année, le taux d’occupation ne cesse de grimper. Nous refusons beaucoup de clients les week-ends.
Nous avons fait toute la décoration ensemble avec mon mari, petit à petit. Et nous avons trouvé de nombreux objets que nous avons chinés.

La piscine

Nous avons creusé notre « piscine ». En réalité, c’est une baignade naturelle qui se fond dans le paysage. En fin de journée, c’est magnifique, on voit le coucher du soleil et la couleur de l’eau qui se fond avec la verdure tout autour avec les roseaux et les pierres…

LE SPA DANS UNE ANCIENNE BOULANGERIE

Le spa a été créé en 2012. Le bâtiment où se trouve le spa n’existait pas à l’époque. Il y avait des murs mais à l’intérieur, on voyait au travers du plancher, c’était le royaume des araignées. Il y avait seulement les deux fours du boulanger.
Donc, on a eu l’idée de faire le spa dans l’ancienne boulangerie ! Tout a été restauré, les pierres ont été déjointes, nettoyées, vernies, ça a été un gros travail ! En fait, ces fours sont des cuves qui servaient à mettre la pâte à pain pour qu’elle lève, ça s’appelle des panes. Nous avons également conservé la vieille porte.

On va dans un spa pour vivre une expérience, mais pas toujours la même

Le choix des marques

C’est moi qui me suis occupée des marques.
Tout d’abord, j’ai choisi Cinq Mondes. C’était une marque qui commençait à être connue dans le domaine de l’hôtellerie, je me disais que nos clients qui voyagent beaucoup apprécieraient Cinq Mondes. J’aimais bien leurs senteurs, leurs protocoles corps.
Ensuite, j’ai choisi Decléor, et la commerciale de Decléor qui travaille pour Carita, m’a dit que, comme j’avais une clientèle qui correspondait plus à Carita, j’ai pris Carita.

Les soins visage

Hélas, les soins visage sont moins demandés.
N.D.L.R. : c’est le souci de tous les dirigeants de spa. Il faut vraiment s’arranger maintenant pour proposer un soin corps et une découverte visage, ou un package soin corps et soin visage, et habituer de plus en plus les clients.
Moi, de temps en temps, je fais un soin visage avec Ophélie. La dernière fois que j’ai eu un son visage, c’est comme si je m’étais fait masser pendant 2 h, je me suis tellement détendue… C’est vraiment relaxant.

LA RENTABILITÉ DU SPA

Concernant la rentabilité, le spa rapporte indirectement. Grâce au spa, nous avons davantage de clients à l’hôtel, et les clients de l’hôtel vont presque tous dans le spa. Beaucoup de clients qui séjournent ici font un soin, ça marche très bien.
Par contre, la vente des produits pourrait être meilleure. J’ai une amie esthéticienne qui avait un institut à Angers et était très très professionnelle. Elle vient de temps en temps pour donner des conseils de vente aux spa praticiennes, car c’est une très bonne vendeuse ! Elle arrivait facilement à faire un soin-deux produits ! Nos spa praticiennes essaient d’arriver à faire un soin-un produit. Elles sont beaucoup plus à l’aise qu’au début. Elles ont compris qu’elles n’avaient pas le même portefeuille que celui de leurs clients ici. Donc, c’est mieux, elles ont bien progressé depuis l’année dernière.

Pas de free-lance, nous voulons que nos collaborateurs aient l’esprit du lieu

J’ai engagé du personnel en CDI, je n’ai pas pris de free lance, je veux des collaborateurs qui aient l’esprit du lieu.
La spa manager doit comprendre l’esprit de cet endroit. Ici, ce n’est pas un hôtel classique, c’est un hôtel avec une ambiance familiale, mais avec des prestations haut de gamme.
Ce que nous voulons surtout, c’est que quand nos clients arrivent ici, ils nous voient, nous les accueillons, ils posent leurs bagages, et là c’est comme s’ils avaient un grand soupir, ils lâchent tout, ils se laissent porter, nous nous occupons de tout.

LE GROUPEMENT HÔTEL ET PRÉFÉRENCES

J’ai choisi d’adhérer au groupement Hôtels & Preference parce que je trouve que son image est moderne.
J’ai discuté avec les fondateurs, j’ai bien aimé leur approche, ils ont une équipe de jeunes, c’est dynamique. Je me suis bien entendue avec Yannick Gavelle et j’ai aussi rencontré Nicolas Dubois. Ils se bougent, ils sont venus ici, ils ont visité, et nous avons décidé de travailler ensemble.

L’AVENIR DU SPA

Dans le milieu de l’hôtellerie, le spa est complètement en évolution, ça ne va jamais régresser, au contraire. Tous les hôtels aujourd’hui veulent un spa.
J’ai discuté avec des propriétaires qui ont des châteaux hôtels dans la région. Ils m’ont dit « Jamais de la vie, je ne vais pas m’embêter avec un spa, surtout pas ! ». Je pense que le spa c’est l’avenir, les gens sont tellement crevés, tellement stressés quand ils arrivent ici. Il y a quelques années, ils étaient un peu frileux par rapport aux massages, aux soins mais comme c’est en train de se démocratiser, petit à petit, ça va devenir complètement naturel de partir pour des séjours détente. Je ne suis pas inquiète.

www.chateauepinay.com

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