Par Michèle de LATTRE.

L’Hostellerie des Clos au cœur du vignoble chablisien en Bourgogne vient d’inaugurer son spa. Nous avons eu la chance de rencontrer la propriétaire directrice et le spa manager qui nous expliquent pourquoi et comment ils ont créé ce spa.

C’est un très beau spa de 150 m2, très raffiné, construit avec des matériaux nobles, composé de trois cabines dont une double, d’un sanarium ou sauna humide, d’une tisanerie et d’une salle de détente.

Sa caractéristique : travailler avec trois marques très différentes :
– Biologique Recherche invite la clientèle autour de protocoles originaux et rigoureux fondés sur la réputation d’une efficacité. Son approche globale de la peau permet, grâce aux techniques utilisées, de répondre au mieux aux attentes de chaque peau grâce à un diagnostic complet, et des produits naturels,
– la seconde marque locale du spa de l’Hostellerie des Clos, Vinésime, apporte une touche naturelle autour de nombreux extraits cosmétiques millésimés issus de vignobles prestigieux. Cette marque cosmétique sophistiquée et innovante basée sur son complexe inédit A2OC Bourgogne, est une savante association de Pinot Noir, de Gevrey-Chambertin et de bourgeons de cassis noir de Bourgogne,
– la dernière marque Nohèm propose une gamme de cosmétiques biologiques et naturels basés sur des protocoles autour du thème de l’Asie et de l’Afrique. Portée par une démarche d’éco-conception, la marque est soucieuse du respect de l’environnement. Ses produits sont naturels (99 %), biologiques (de 15 à 65 %), et issus du commerce équitable (de 5 à 25 %).

NOÉMIE VIGNAUX,
DIRECTRICE DE L’HOSTELLERIE DES CLOS

L’historique de l’Hostellerie des Clos ?

« Mon père, à l’origine, était cuisinier. Mes parents ont créé l’hôtel avec 26 chambres. Et en 2002, ils ont ajouté 10 chambres ainsi qu’un deuxième restaurant qui s’appelle Le Bistrot des Grands Crus. Moi, je suis arrivée en 2011 et mon mari en 2015 pour m’aider. Avant, il était dans l’industrie, nos métiers étaient complètement séparés. On s’est vite rendu compte qu’il y a énormément de maintenance. Et avoir un homme avec soi, ça facilite les choses, pour une femme : pour aider à entretenir le bâtiment, pour prendre les décisions, surtout avec 47 salariés, quand on a des coups de mou. À deux, on est plus forts face aux épreuves.

Un nouveau spa à Chablis - Noémie Vignaux

Noémie Vignaux

Et puis, en 2014-2015, on s’est demandé ce qu’on pourrait faire pour ajouter encore notre pierre à l’édifice. Notre établissement tournait très bien. Il y avait un travail de qualité, un très fort taux d’occupation, le restaurant tournait bien… On a voulu ajouter quelque chose de plus à ce que mes parents nous avaient donné.
Donc, on a eu plusieurs idées, dont le spa. Mais, nous ne voulions pas créer juste un accessoire.
Nous voulions créer un spa à part entière et nous avons investi 650 000 € uniquement pour le spa. Aujourd’hui, il emploie deux esthéticiennes et un spa manager esthéticien (ils seront bientôt quatre). Nous les avons embauchés en CDI, ils sont là toute l’année, ils vont bien connaître les clients habitués, notamment ceux qui viennent pour un séjour tous les ans depuis trente ans.

L’Hostellerie des Clos est un établissement gastronomique, les choses sont bien faites, mais ce n’est pas une maison guindée. On veut garder le côté un peu campagnard, détendu.
La proximité des serveurs avec les clients est appréciée. Ils peuvent discuter ensemble. Les serveurs sont en costume, on respecte les codes de la culture française mais dans une ambiance quand même assez décontractée. Nous voulons que nos clients se sentent un peu comme à la maison.
Si nous avons décidé d’ouvrir un spa, c’est pour ajouter des nuitées, mais c’est aussi pour féminiser notre clientèle, parce que cette région du vin attire énormément d’hommes.
Les femmes ne venaient pas. Elles disaient à leur mari :
« Tu m’emmènes en week-end pour venir déguster du vin ». Donc, grâce au spa, les femmes trouvent aussi leur intérêt. Ainsi, nous avons beaucoup de séminaires avec des hommes. Désormais, les femmes pourront venir elles aussi et seront occupées. Nous avons mis en place des menus végétariens, des menus détox, des mini-cures.
On peut faire du Pilates, des saunas, des soins, profiter d’une prise en charge globale.

Le spa nous a permis de féminiser notre clientèle.

Lorsque nous avons ouvert notre spa, ce que nous voulions surtout, c’était de mettre en avant le végétal et le produit. Puisqu’en étant restaurateur à la base, on sait que pour faire un bon plat, il faut d’abord acheter un bon produit. Donc, comme nous avons cette logique-là, nous pensons que, dans le spa, pour faire un bon massage, il faut partir d’un produit. Si le produit est bon et que le modelage est bon, ça va. Mais si le produit n’est pas bon, même si le massage est bien, le résultat ne sera pas optimal.
Donc, nous avons tout d’abord choisi une marque locale : Vinésime à base de raisin bourguignon. Cela coulait de source ! En en plus, les produits ont une excellente odeur et sont très agréables.
Nous avons également Biologique Recherche, marque pour laquelle j’ai eu personnellement un coup de cœur. J’ai fait un soin et j’ai trouvé que son efficacité était incroyable. J’étais emballée après mon soin.
Et, enfin, troisième marque, Nohem. J’ai été charmée par son côté éthique et son côté biologique.
150 m2, trois esthéticiennes, trois marques, on peut penser que trois marques c’est beaucoup.
– Vinésime est idéale pour nos clients qui voudront être cocoonés. Elle est très forte sur l’anti-rides, l’anti-âge,
– Nohem, marque bio certifiée, plait à notre clientèle anglaise notamment.
– Enfin, nous avons Biologique Recherche, qui a convaincu nos praticiens, et que notre clientèle locale apprécie.

L’intérêt du spa hôtelier

Le spa va nous apporter une nouvelle dimension hôtelière. Aujourd’hui, un hôtel qui n’a pas de spa peut fonctionner mais les clients ne l’envisagent pas pour y passer un week-end. Je pense donc qu’il faut développer les réservations. Les clients se disent « Il y a un spa, même si je n’y vais pas, au cas où… ». Il y a aussi les clients qui réservent à l’hôtel pour aller au spa.
J’espère faire des packages week-end. Ça permettra d’augmenter le ticket moyen de dépense de chaque client.

Dans le restaurant, nous proposons souvent des menus à thème : le homard, les morilles, les Saint-Jacques…, les clients n’ont pas toujours le réflexe de venir regarder la carte. Donc, je vais leur en parler au spa : « Vous êtes à l’hôtel en ce moment, nous avons le menu morilles, est-ce que ça vous intéresse ? ».
Dans l’autre sens, quand ils sont au restaurant, je vais leur dire « C’est bientôt la fête des Mères, est-ce que vous y avez pensé.
Les deux entités communiquent complètement et comme le restaurant et le spa ne sont pas éloignés, l’un et l’autre, les choses vont vite faire leur chemin !

Les clients

Nous avons deux types de clientèle : les clients locaux et ceux des séminaires. Mais comme nous n’avons que trois cabines, nous ne pourrons pas accueillir tous les participants, souvent 12-14 en même temps. Nous nous occuperons des épouses qui les accompagnent ou bien nous les accueillerons le soir.

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